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Simon, tu es chanteur et guitariste, pour commencer, présente
nous ton groupe:
Nous nous appelons PARADE et nous faisons du P-funk. Nous
venons de sortir un album en oct 2018.
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D’où vient le nom?
C’est le premier nom qui nous ait venu à l’esprit.
Après avoir fait le tour de plusieurs noms, on a gardé
celui là. Il est pronoçable dans plusieurs langues
et il renvoie à tellement de choses opposées (roue
du Paon, parade militaire, parer un coup) qu’il nous donne
une grande liberté! Bien sûr il y a la Nouvelle Orleans
et les Parades avec le Voodoo king et la Voodoo queen, l’album
PARADE de Prince et les tenues carnavalesques de la clique de
George Clinton, tout ca en background!
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Comment décris-tu votre son et quels sont les groupes qui
vous inspirent?
Après avoir dit qu’on faisait du funk un peu
hip hop et rock avec des influences psyché et du folk (lol),
on s’est dit qu’on faisait du P-funk un peu à
la Childish Gambino (dans le style de Funkadelic Parliament),
un peu à la Kendrick Lamar, un peu à la Prince,
un peu à la RH factor, et dans les références
plus old school, il y a FISHBONE, Red Hot Chili Peppers, Prince
et plus vieux encore James Brown, Les Meters, Jimi Hendrix, Funkadelic
Parliament, Sly and the family Stone.
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Y'a-t-il des références extra-musicales qui ont
façonné votre univers?
Bizarrement il y a Kandinski, ses points et traits, le graph
et la danse dans la culture hip-hop, Sigmund Freud et sa découverte
de l’inconscient...
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Comment composez-vous?
Je m’enferme pendant 4 mois. Ensuite le groupe se retrouve
pour arranger le tout. Un titre part d'un bœuf (keep on walking)
et "all" dont la mélodie au piano est de benoit.
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L’album vient de sortir, quels sont les échos, les
avis?
Les retours sont assez bons, certains disent «feeling
good music» d’autres trouvent une inquiétante
étrangeté dans certains morceaux… l’album
est assez éclectique et chacun y trouve quelque chose je
pense.
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Quels sujets sont abordés dans l’album?
L’amour, l’amitié, la passion, le présent,
le passé autobiographique et le futur de notre planète
et bien sûr les politiques (lol).
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Vos vidéos sont très réussies: comment sont-elles
produites?
On a commencé par faire ce que nous appelons des scopitones
pour notre 2e EP en reprenant des images existantes libres de
droits pour les caler sur notre musique comme pour My "Neighborhood"
avec les Gremlins (les scènes coupés) ou encore
sur "Runaway".
Pour l’album nous avons sortis 2 clips: le 1er «Under
the Moonlight» tourné sur fond vert, animé
ensuite par One shot video. «Your mouth» est plus
classique, tout le groupe apparait. Nos vidéos sont une
incitation à la danse.
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Que penses-tu de la scène française actuelle, et
celle dans le sud-ouest?
Y’a de très bons groupes qui tournent et ca c’est
cool! on ne va pas parler des grosses machines médiatiques
qui desservent surtout la musique… Bien sûr je regrette
le peu de groove sur la scène francaise d’une facon
générale… mais je crois que les véritables
problèmes en musique sont les chapelles. L’époque
bénie des 70's et 90's où les musiciens mélangeaient
diverses influences et n’essayaientt pas de rentrer dans
une case… Je crois que ca parle aussi de ce qu’il
se passe autour de nous et dans le monde…
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Tu as eu de belles expériences avec de grands artistes
il me semble?
J’ai eu la chance de croiser Selah sue
et de jouer avec elle sur un morceau à Taratata…
pour faire simple, c’est là que j’ai décidé
que je ferai de la musique professionnellement je pense. Ensuite
il y a eu Joey Starr et ca c’est une expérience
impressionnante. On a fait sa 1er partie à Carcassonne.
Lui c’est une bête de scène, incroyable et
un mec franc et simple si tu n’en fais pas une chose médiatique.
On a bien rigolé en tout cas. Il y a eu General
elektrik: des mecs sympas et pro qui nous ont prodigué
un petit conseil qui est toujours dans un coin de ma tête.
Il y a eu Vinx et particulièrement le
bassiste de sa session (dans laquelle j’ai joué)
Reggie Washington (bassiste de Steve coleman,
RH factor, Don Byron) en un mot le meilleur du groove jazz funk.
J’ai eu même droit à une petite masterclass
personnelle pour faire groover un riff sur leur album! le kif!
Puis il y a eu Fred Wesley, j’ai failli
fondre (lol). Enfin, il faut comprendre que lorsque j’ai
commencé à faire du funk, je relevais ses solos
notamment sur l’album live de Maceo Parker, les arrangements
cuivres (qu’il écrivait lui) pour notre section,
j’ai tripé sur funkadelic Parliament etc… et
là je me trouve en face de ce grand monsieur et je lui
explique le morceau et ce qu’il pourrait faire… oh
my god! Le délire total!
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Merci Simon pour ces réponses... le mot de la fin?
“On the one!” (Mettons tout sur le 1er temps tous
ensemble!)
Par
tonton Fred Dee